Vous vous rappelez les paroles de la fable de La Fontaine, sur la cigale qui, quand la bise fut venue, alla crier famine chez sa voisine la fourmi, la priant de lui prêter quelque grain pour subsister jusqu’à la saison nouvelle ?
Examinons le discours violent de la fourmi avant d’instaurer une communication bienveillante s’appuyant sur les besoins de chacun.
La communication violente de la fourmi
Voici le texte de la fable…
Que faisiez-vous au temps chaud ? Dit-elle à cette emprunteuse.
– Nuit et jour à tout venant Je chantais, ne vous déplaise.
– Vous chantiez ? j’en suis fort aise. Eh bien! dansez maintenant.
Comme vous le constatez, la fourmi répond par une question qui porte sur le passé, puis donne un conseil, deux des dix formes les plus courantes de déconnexions. Ce que vous ne faites jamais, j’en suis sûr.
Imaginez une médiation entre ces 2 animaux. Quels sont les besoins de chacun ? Comme il est important d’avoir de l’empathie pour le « persécuteur », la fourmi, celle qui ne peut exprimer ses besoins de façon simple, nous allons commencer par elle.
La fourmi n’est pas prêteuse
Nous ne savons rien de la voisine de la cigale. Elle n’est pas prêteuse, c’est son moindre défaut… A priori, l’auteur de la fable ne l’aime guère, il a sûrement dû avoir des soucis d’argent. Pourquoi ne veut-elle pas prêter ? Quel besoin veut-elle remplir ?
A-t-elle peur de manquer d’argent ? Est-elle mariée ? A-t-elle des enfants ? Ses parents sont-ils vivants ? Voici quelques besoins potentiels.
- Elle a besoin de se sentir en sécurité matérielle.
- Les personnes qui ne demandent pas ont besoin surtout d’empathie. Elles se sentent rejetées et n’osent pas demander, sûres d’être rejetées, abandonnées disent certains.
- Elle a sûrement besoin d’amour...
La cigale a chanté tout l’été
Son besoin est plus simple, il est de subsister, de rester en vie, grâce à un morceau de mouche ou de vermisseau.
Elle a l’habitude de chanter, mais pas face à une fourmi en colère. C’est très difficile de répondre à quelqu’un en colère. La cigale devrait être empathique, ce qui est difficile quand on est pas en paix. Peut-être qu’une médiation pourrait l’aider.
Imaginons une médiation
Donnons la parole à la cigale. Souvenez-vous, privilégiez la connexion avant la demande. Nous avons 3 paragraphes : intention, besoin et demande.
Chère fourmi, je vais vous donner l’occasion de profiter de la vie et de faire plaisir à votre voisine. Je sais que vous êtes ouvrière et non reine, que vous stockez pour les autres et que vous vivrez entre 3 semaines et un an.
Moi-même, cigale de mon état, j’aimerais pouvoir échanger en paix avec vous. Normalement, je vis de sève d’arbre et d’arbuste. Mais l’auteur de la fable veut me faire manger des vermisseaux et me faire vivre plus d’un été. Il m’a mis ainsi dans la famine alors que je ne l’avais pas prévu. J’aimerais chanter pour vous distraire et vous rappeler vos amies. Ainsi, vous pourrez profiter de la vie.
Qu’éprouvez-vous quand je vous dis cela, chère fourmi ?
Qu’en pensez-vous ? Si vous étiez fourmi, que répondriez-vous ? Pouvez-vous imaginer la suite de la médiation ? Voici les besoins de chacun :
- Les besoins de la fourmi : sécurité, empathie
- Les besoins de la cigale : manger, s’amuser
Pour aller plus loin
Vous pouvez lire les fables d’Esope ou lire l’interprétation de la fable en constellation familiale.
que serait l’histoire de la cigale et de la fourmi sans médiateur
mais formés en CNV ?
La fourmi serait-elle prêteuse ?