Etes-vous bienveillant avec vos enfants ?

Respectez-vous leur besoin ? Et, en particulier leur besoin d’autonomie ? Par exemple, quelle est votre attitude vis-à-vis de la télévision ? Leur interdisez-vous de la regarder ? 

Le besoin principal des parents est de contribuer au bien-être de leur progéniture. Le besoin essentiel des enfants à respecter est leur besoin d’autonomie. Facile à dire ? Passons à la pratique d’une communication bienveillante, en nous attachant au besoin de celui qui s’exprime, en prenant l’exemple de cette satanée télévision.

Je t’interdis de regarder la télévision le matin

Vous pouvez décliner cette consigne en « tu ne regarderas pas la télévision aujourd’hui », « tu vas t’abêtir en regardant ces dessins animés »… Quels sont les besoins cachés de la personne qui s’exprime ?

  • Si le parent qui s’exprime est en colère, il a sûrement besoin d’être en paix.
  • S’il regrette ses colères et son comportement, il a besoin d’être en paix avec son passé, de s’accepter comme il est.

Elle a aussi besoin de contribuer au bien-être de son enfant. Mais pourquoi veut-elle lui interdire de regarder la télévision ? Posez-vous la question en étant centré et en paix avec vous-même.

  • Est-ce par peur de sa fatigue le lendemain ? De perdre du temps le lendemain pour l’amener à l’école ?
  • Est-ce par peur qu’il ne sache pas faire des choix dans la vie ?
  • Est-ce par peur qu’il fasse des cauchemars la nuit ?
  • Est-ce par peur qu’il aie des mauvaises notes à l’école ?

Comme vous le constatez, cette interdiction ou injonction impose la réflexion si l’on veut aller dans le besoin du parent. Le besoin d’autorité, tel que mis en avant par certains politiques, n’existe pas. C’est un besoin d’efficacité à court terme, inexistant et dangereux à long terme.

J’aimerais te parler de la télévision…

La communication bienveillante fonctionne à long terme. Elle résout les problèmes et ne les repousse pas indéfiniment en frustrant chaque personne. A chaque réponse correspondent une attitude et une phrase différente. Reprenons nos 4 exemples :

  • J’ai peur que tu sois fatigué le lendemain et que je ne puisse pas m’organiser sereinement le lendemain.
  • J’aimerais être sûr que tu sois capable de faire des choix.
  • J’aimerais dormir en paix sans que tu fasses des cauchemars.
  • J’aimerais être fier de toi quand tu vas à l’école. Je pense que l’école est un moyen d’apprendre et d’être autonome dans la vie.

Remarquez que toutes ces phrases commencent par « je ». Vous êtes maintenant mûr pour en parler sereinement en invoquant son besoin d’autonomie. Voici un exemple d’expression.

J’aimerais te parler de la télévision que tu regardes le matin. Je suis inquiète car j’aimerais contribuer à ton bien-être tout en respectant ton autonomie. Est-ce que tu serais d’accord pour en parler ?

Dans l’exemple vécu, la mère s’inquiétait de l’autonomie de l’enfant. Une solution consistait à ce que l’enfant joue avec la mère avant d’aller à l’école. Celle-ci avouait que cela l’arrangeait aussi que son enfant regarde la télévision le matin, elle était plus tranquille. Dans tous les cas, dites-vous que vous faites du mieux que vous pouvez.

D’autres exemples de réactions

Quelles sont les règles que vous imposez sans respecter leur autonomie ?

  • Lui imposez-vous d’aller au lit ?
  • Décidez-vous pour ses habits ?
  • Doit-il faire ses devoirs avant d’aller jouer ?
  • A-t-il le droit de parler à table ?
  • Certains mots sont-ils interdits ?

Cherchez vos besoins non respectés pour en parler de manière bienveillante avec vos héritiers… 

Pour aller plus loin

Voici quelques livres intéressants à lire.

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

12 réflexions au sujet de « Etes-vous bienveillant avec vos enfants ? »

  1. en biblio tu sites « parents efficaces » de Thomas Gordon
    je pense que le livre du même auteur « parents efficaces au quotidien » est également utile.
    Pourrais tu dire qu’elle différence il y a entre les deux ouvrages ?

  2. Ping : Que faire face à 2 personnes en conflit ? | Pratiquer la communication bienveillante

  3. Bonjour,

    merci pour cet article.
    Je suis engagée depuis dix ans dans la communication non violente avec mes enfants, avec les livres de Faber et mazlish: « Parler pour que les enfants écoutent…
    Je suis également thérapeute, et je me dirige vers un apprentissage plus approfondi de la CNV, notamment avec l’envie de faire l’école d’Isabelle Padovani.
    J’ai envie de réagir particulièrement sur l’interdiction de dire des gros mots.
    j’ai un petit garçon qui s’exprime beaucoup avec des mots, parfois violents ou insultants. Pas vraiment des jurons, mais depuis qu’il sait parler, il a une façon de tourner ses propos de façons insultantes, en particulier vis-à-vis de ses soeurs.
    Je suis parfois désarçonnée par cette attitude, malgré mes outils. J’ai à coeur de l’écouter et de lui laisser un espace pour se dire, et je respecte aussi le fait qu’un enfant puisse être jaloux de ses frères et soeurs, mais malgré mes demandes et mon écoute, il n’est pas rare qu’il harcèle ces soeurs, notamment la plus jeune: « tu es nulle »….
    Quand il était petit, j’ai été vigilante avec son ainée, et pour le coup, comme elle n’avait pas cette tendance, il n’a pas reçu ce type de jugement quand il était petit de la part de sa soeur, d’où ma surprise et ma peine, aussi.
    j’aimerais beaucoup un article sur les gros mots, les conséquences, les sanctions logiques (pourquoi pas) quoique ma tendances soit plutôt d’aller identifier les besoins et d’être dans le dialogue.
    mes besoins identifiés seraient: un besoin d’harmonie, de régler les conflits, de confiance, de compréhension et de connexion avec lui, d’empathie…
    Merci de m’avoir lue

    • Respect mutuel…..
      « J’ai un petit garçon qui s’exprime beaucoup avec des mots, parfois violents ou insultants. » Mettez vos oreilles de girafe…
      – Si vous n’êtes pas en paix, exprimez-lui votre besoin de respect mutuel : quand tu dis XXX, je suis à la fois triste et en colère car j’aimerais à la fois de l’harmonie et du respect mutuel dans notre famille. Je comprends qu’il peut être difficile pour toi de comprendre ce que c’est que le respect mutuel car il dépend de chacun. Pour moi, quand j’entends le mot « XXX », c’est comme si la personne qui le prononce ne m’aimait pas vraiment, qu’elle ne prend pas soin de moi et de mes besoins. Qu’est-ce que cela te fait quand je te dis cela ?
      Si vous êtes en paix, cherchez son besoin. Quand tu dis « XXX » est-ce que c’est parce que tu es en colère et que tu aimerais demander quelque chose que tu as du mal à exprimer.
      Il est fort possible que l’origine de son comportement soit systémique, la plupart du temps lié à un mort, un frère ou une soeur ou un oncle ou une tante. Est-ce le cas ?

  4. Bonjour,

    Merci pour votre réponse.
    Il n’y a pas eu de mort ou de décès avant sa naissance, ni au moment où il a commencé à manier les mots de cette façon.
    Depuis il y a eu quelques décès (grand-parents maternels et paternels).
    Je trouve néanmoins cette piste intéressante: avez-vous des lectures à me conseiller en particulier?
    Il y a des histoires lourdes dans ma famille, mais dont je leur ai parlé, au fur et à mesure, et il y a peut-être des histoires dont je ne suis pas au courant.
    Hier soir, j’ai pu discuter avec lui, à partir d’une difficulté à faire ses devoirs, et il a exprimé beaucoup d’angoisses: ne pas être à la hauteur, être maladroit, être moins sportif, être moins intelligent…Je l’ai accompagné en reformulant, pour essayer d’aller au fond du problème…mais il s’est soudain arrêté, en réalisant qu’il préférait aller jouer (je ne l’en ai pas empêché, puisque ça faisait un bon moment qu’il vidait son sac, ça ressemblait à un besoin de prendre une pose ou du recul)…

    Les ateliers Faber et Mazlish sont passionnants, puisqu’ils explorent des expériences et des « solutions » au sein de la famille. Cependant, il n’y a pas la profondeur de la CNV. C’est à l’animateur/trice, d’inviter les participants à approfondir leur besoin d’empathie et de connexion, parce que dans un premier temps, les participants sont souvent confrontés à des problèmes de communication dans leur famille, bien souvent ce sont des personnes qui ne sont pas encore en démarche de développement personnel, et qui souvent veulent une réponse « rapide » (si possible).
    Ces ateliers sont donc une première approche, un peu plus bienveillante qu’une éducation traditionnelle, mais les outils présentés ne sont réellement efficaces que lorsque les personnes se relient réellement à leur émotions et à leur enfant.

    • Et vous, vous avez perdu des enfants ? Ce qui me fait dire cela, c’est qu’il ne se sent pas à la hauteur…. Le mieux est les constellations familiales, qui mettent en lumière la dynamique.

  5. Voici la composition de la famille: une fille de 1àans, mon fils de 8 ans, une fille de 6 ans, une fausse couche que j’ai ressentie de façon très spirituelle et lumineuse, une fausse couche qui a d’abord été un moment de terreur, mais que je ressens comme apaisée (il y a 2 ans), et je suis actuellement enceinte d’un petit garçon (5 mois).
    Je viens de voir que vous êtes aux alentour de Rennes, et ça me dirait bien d’essayer une constellation pour mon fils (et également pour mon ainée, qui est très angoissée)….
    Je me tiendrais au courant des prochaines dates….par contre, j’ai assisté une fois à une constellation, et je me demandais…dans ce cas, comment formuler la problématique: Mon fils ne se sent pas à a hauteur? ma fille est angoissée?

    • Votre fils est impacté par la première fausse couche… Je vais à Rennes le 9 février. Votre question peut être : « mon fils dit des gros mots et cela me gêne… » par exemple.

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