Le « message-je » de Thomas Gordon

Thomas Gordon est un psychologue étatsunien mort en 2002 célèbre pour son livre « Parents efficaces« . Il fut un élève de Carl Rogers, tout comme Marshall Rosenberg, l’inventeur de la CNV, la communication non violente.

parents2Voici un premier article sur une de ses prescriptions, l’emploi du « message-je », suivi d’exemples et élargi à d’autres types de messages.

Message-JE et message-TU

Commençons par expliciter la définition de Thomas Gordon avant de la comparer à la technique de Marshall Rosenberg.

La définition de Thomas Gordon

C’est simple, suivant Thomas Gordon, un message-je contient un « je » et un message-tu contient un « tu ». Les messages-tu sont orientés vers l’autre, les messages-je sont les messages exprimant les sentiments. Voici quelques exemples donnés par Thomas Gordon :

  • Sont des messages-tu : Arrête-toi, tu ne devrais pas faire cela, pourquoi ne fais-tu pas ceci, tu devrais comprendre mieux, etc.
  • Sont des messages-je : je ne peux pas me reposer lorsque quelqu’un me monte sur les genoux, je n’ai pas le goût de jouer lorsque je suis fatigué, je ne peux pas faire la cuisine lorsque je dois faire le tour des chaudrons éparpillés sur le plancher…

Comme vous pouvez aussi le constater, un message-je ne contient pas toujours un sentiment. Quelquefois, un message-tu est déguisé sous un message-je comme dans « je sais que tu as négligé ta part des tâches journalières ». Cette phrase commençant par « je » est un reproche déguisé.

Thomas Gordon conseille de préciser son sentiment

La préconisation de Thomas Gordon est de préciser son sentiment intérieur. Par exemple, un parent fatigué, face à un enfant de 4 ans avec qui il n’a pas envie de jouer peut ainsi dire :

« Je suis fatigué »

au lieu de:

« tu es insupportable »

Marshall Rosenberg conseille de préciser le besoin à l’origine du sentiment et une demande concrète

Marshall va plus loin et conseille de préciser le besoin et la demande…. Ce qui pourrait être :

Maintenant, je suis fatigué et j’ai besoin de repos. Est-ce OK pour toi si je ne joue pas avec toi ?

Je préfère nettement la préconisation de Marshall car elle permet l’indispensable connexion.

Quelques exercices

Que pouvez-vous dire à votre enfant quand :

  • Il bouge à table et a envie de s’en aller.
  • Il vous dit qu’il n’aime pas les légumes.
  • Il parle fort en s’adressant à son petit frère.
  • Il discute avec son petit frère quand vous avez envie de l’emmener à l’école avant sa fermeture.

Pouvez-vous préciser votre sentiment et votre besoin ? Voici quelques réponses précisant le besoin :

  •  Il bouge à table. J’ai besoin de calme et de tranquillité.
  • Il vous dit qu’il n’aime pas les légumes. J’aimerais contribuer à ton bien-être et être rassuré sur ta santé future. Puis-je en parler avec toi ?
  • Il parle fort en s’adressant à son petit frère. J’aimerais contribuer à ton bien-être et être rassuré sur ta santé future. Puis-je en parler avec toi ?
  • Il discute avec son petit frère quand vous avez envie de l’emmener à l’école avant sa fermeture. J’aimerais être en paix en arrivant à l’école à l’heure. C’est vraiment important pour moi. Peux-tu te préparer pour que nous soyons à l’heure ?

Le premier objectif est d’établir une connexion. Comme il est souvent difficile de parler posément à chaud, profitez de toutes les occasions pour en parler à froid.

Un exercice avec 3 ou 4 chaises

Nous pouvons ouvrir les messages aux messages « on » ou « il ». Parler d’une autre personne est aussi une demande déguisée à l’intention d’autrui. Pour vous entraîner, choisissez 3 chaises : la première représente des généralités, la deuxième le « tu » ou le « il » et la 3e le « je ». Voici ce que vous pourriez dire à votre fils de 4 ans qui vous demande de jouer avec lui :

  • Chaise généralité : « les garçons de 4 ans sont souvent insupportables contrairement aux filles ».
  • Chaise « il ou elle » : « ta soeur est beaucoup plus calme »
  • Chaise « tu » : « tu es vraiment excité ce soir ».
  • Chaise « je » : je suis fatigué ce soir et j’aimerais me reposer. C’est OK pour toi ?

Nous pouvons ainsi avoir 4 types de message.

En conclusion

Dire « Je » est la première étape de la communication. Elle montre où vous êtes, qui vous êtes et rassure votre interlocuteur.

 Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

5 réflexions au sujet de « Le « message-je » de Thomas Gordon »

  1. La generalisation bloque a mon avis la communication et contribue a la deconnexion. Quant a la chaise « il » dont tu as fait allusion ci-dessus, elle vise a utiliser la technique de la comparaison avec d’autres. Or la personne est unique en son genre. Et realiser une comparaison avec quelqu’un d’autres aboutit a devaloriser la personne. Concernant la chaise tu, elle peut cacher un jugement. Neanmoins S’il s’agit d’une simple observation ca peut aller. Quant a la chaise je, elle invite le destinataire a exprimer son empathie envers l’autre et a se connecter avec lui et avec quelques gouttes d’empathie envers l’autre. Apres m’avoir connecte avec moi meme, je trouve important de me connecter avec le sentiment et le besoin de l’autre

    • Je prenais la chaise « il » pour montrer que même quand l’on parle d’autrui, nous parlons de nous. Je n’avais pas pensé à la comparaison.

  2. Il apparait que le message « je » de thomas gordon a ete repris par isabelle filiozat. Celle ci integre egalement les besoins sous la forme :

    -Ressenti
    -besoin
    -reparation
    -benefice

    Reste a savoir aussi si le mot besoin recouvre bien la meme chosd

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
10 + 9 =


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.